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Après l'Ukraine, comment mettre à la porte de la Syrie l'Amérique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
la présence US en Syrie (carte)

Parallèlement à l'annonce de la construction des centaines de logements à l'intention de plus d'un million de réfugiés syriens qu'elle garde en guise d'otage, la Turquie atlantiste continue à multiplier ses attaques contre  les troupes syriennes dans les zones placées d'un commun accord avec la Russie sous me contrôle des Kurdes. Dans quel but? contraindre l’armée syrienne de retirer ses troupes d’Alep.  Et pourtant il y a quelque chose de changé dans le nord de la Syrie qui risque de faire l'échec aux plans atlantistes de la Turquie qui a pour mission de faire du nord syrien, le front de combat OTAN/Russie maintenant que la guerre en Ukraine tend à aller au-delà des frontières ukrainiennes vers l'Est et impliquer la Pologne et la Moldawi et que les Yankee poussent à une nucléarisation des combats en multipliant les provocations anti-russe, et que le tout ramène en Syrie à Incirlik, base nucléaire US en Turquie et à Hmemimi, où Moscou tient bien prêt ses Kinzhal et Tu-22 à projection nucléaire. 

En effet, le 7 mai, l'armée syrienne a abattu un drone turc qui rôdait au-dessus de la banlieue nord d'Alep, un STM Kargu  kamikaze à voilure tournante portable conçu pour la guerre asymétrique ou la contre-insurrection.

 

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Le drone qui traînait a été abattue quelques heures seulement après une série de frappes d'artillerie turque sur la ville d'al-Zijara, dans la banlieue nord d'Alep en Syrie. Les frappes qui ont coûté la vie à deux militaires syriens et en ont blessé deux autres.

Moins de dix jours plus tôt, un autre drone de classe Kargu avait été  ciblé et abattu dans la ville de Sewarxa, dans la partie sud d'Afrin. La commune étant  également détenue conjointement par l’armée syrienne et les Forces démocratiques syriennes. Mais où en veut venir la Turquie? En effet, ce n'est pas tant Ankara que le trio US/Israël/Ankara qui agit et ce, à la lumière de la guerre ne Ukraine. 

 Il semblerait qu'après la guerre d'Ukraine, le conflit en Syrie a pris des dimensions supplémentaires, dont la plus importante reste la tentative US  de d'exploiter les gisements de pétrole et de gaz  à la fois dans le désert syrien et sur sa côte en Méditerranée, et ce, dans le cadre du projet américain visant à fournir une source alternative au gaz russe en Europe.

Mais dans ce scénario, la Syrie est censée jouer de surcroit un rôle supplémentaire autre que celui d'une source énergétique gratos dans la mesure où elle offre par sa situation géographique stratégique une route inouïe aux producteurs de pétrole et de gaz que sont l'Iran et l'Irak, une route s'étendant jusqu'en Méditerranée. De là découle l'empressement US à maintenir sa présence illégale en Syrie et surtout à en occuper les grosses parties de gisements de pétrole et de gaz. En Méditerranée, Israël, Chypre et la Grèce ont anticipé déjà la perspective d'un gaz méditerranéen remplaçant le gaz en Europe en concluant des accords.

Accords dont la Turquie, membre active de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord est la partie prenante.   Il y a  trois ans, Erdogan présentait  à la réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies une carte de la Syrie sur laquelle se trouvait  tracée une longue ligne horizontale adjacente à la bande frontalière Turquie/Syrie, ligne  s'étendant sur environ 430 km et au moins à 30 km de profondeur à l'intérieur du territoire syrien, allant  du gouvernorat d'Idlib au nord-ouest jusqu'au gouvernorat d'Al-Hassake au nord-est. 

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Le plan d'Erdogan visait, et vise toujours, à transformer cette zone en une "zone de sécurité" entaillée et annexée au territoire turc pour y installer plus de trois millions de réfugiés syriens. Mais quelle est la mission d'Ankara? Pour quoi faire? 

- Coté syrienne, isoler les mercenaires pro Ankara et les placer sous la supervision des forces turques, dans certaines zones du gouvernorat d'Idlib, qui sont contrôlées par les terroristes de « Hay'at Tahrir al-Cham » et côté turque, adopter une politique d'expulsion progressive des réfugiés syriens en empêchant ceux qui se sont rendus dans leurs régions du nord de retourner en Turquie.

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- Établir des projets résidentiels et commerciaux dans la zone frontalière contrôlée par la Turquie et inciter les réfugiés syriens à y résider afin qu'ils lui soient fidèles si un jour la Turquie finisse par être contrainte de se retirer.

-Fusionner les différentes factions armées opérant dans le nord et l'ouest de la Syrie et les placer sous le commandement du chef du « Hay'at Tahrir al-cham » Abu Muhammad al-Julani.

- Tenter de réconcilier les forces kurdes "SDF" et l'organisation "ISIS" soutenue par les États-Unis pour atteindre deux objectifs : (a) solidifier le front contre le gouvernement central de Damas. (B) Un accord avec l'Amérique pour exploiter les gisements de pétrole dans les gouvernorats syriens de Hasaka et Deir ez-Zor, sur le dos de la Syrie .

-Coordonner avec l'Amérique dans tout ce qui exploiterait les gisements de gaz du nord-ouest de l'Irak et ses réservoirs dans le désert du Levant et la côte syrienne sur le bassin oriental de la mer Méditerranée, conduisant à l'avenir à fournir une source de gaz à l'Europe comme alternative à la Russie gaz dont l'Amérique cherche à persuader l'Europe de se passer.

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Et c'est dans cette perspective que la Turquie est amenée à reconsidérer ses relations troubles  avec l'Égypte, les Émirats Arabes Unis et "Israël", mais aussi avec l'Arabie Saoudite. Idem envers Israël à l'intention de qui Erdogan a lancé le processus de reconsidération de ses relations régionales en invitant le président israélien à se rendre en Turquie et en annonçant son intention de visiter « Israël » dans un avenir proche. Cependant, l'étape la plus révélatrice (et la plus dangereuse) est qu'il a empêché les dirigeants de la Résistance palestinienne du mouvement "Hamas" d'entrer en Turquie pour plaire à "Israël".

Mais quelles sont les chances de cet ensemble d'agissement ? L'avenir nous le dira.. tout à l'heure le président Assad étant arrivée à Téhéran pour une visite tenue jusqu'ici secrète et qui a l'air d'un conseil de guerre. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV